Juliette Branson

Caractère
 
Nourrie par des romans épiques et des contes de fées par sa mère, Juliette a développé un caractère très rêveur et naïf. Imaginative, elle ne se lasse jamais de s'inventer de nouvelles vies, où elle partait à l'aventure au creux de la nuit Londonienne, rapide et forte, sans que personne ne puisse l'attraper. Des vies où elle n'était plus petite et fragile, mais belle et respectée, et surtout libre. Elle se sent toujours enfermée, surveillée, et n'en devient que plus enthousiaste à vouloir braver les interdits et s'échapper du con familial. Elle n'est pas prudente pour deux sous, voire carrément inconsciente, à la limite du suicidaire. Elle ne sait pas voir le danger, même lorsqu'il surgit sous son nez, faisant souvent preuve d'une très grande naïveté qui inquiète son entourage. Bien sûr, elle peut sentir quand elle se fourre dans un lieu risqué mais elle ne s'en soucie tout simplement pas. Elle se croit assez forte et rapide pour s'échapper en cas de besoin, faisant preuve, là aussi, d'une très grande naïveté.

D'une vivacité à toute épreuve, elle ne cesse de s'agiter et de courir partout, tout simplement incapable de tenir en place. Elle court dans les escaliers dès le réveil et saute par dessus les barrières qui se trouvent sur son chemin. Le tout en se cassant très régulièrement la figure puisqu'elle est maladroite au possible. Elle fait de son mieux pour ne plus s'emmêler les pieds mais n'y parvient pas, et a le chic pour toujours tomber au plus mauvais moment. Sa curiosité la pousse très souvent à prendre de nombreux risques. Cela couplé à son besoin de fouiner partout, il est inutile de dire qu'elle stresse beaucoup son entourage par son comportement. Elle n'en reste pas moins assez intelligente, et se révèle douée en classe. Elle apprend très vite et retient facilement les choses, se nourrissant de nombreux livres et journaux.

Cependant, bien qu'elle se déclare forte, Juliette reste une petite fille. Elle est très influençable, et gobe plutôt aisément tout ce qu'on peut lui raconter. Si on lui disait que le lat est produit par les chats, elle le croirait, puis suivrait les chatons des heures pour voir comment ils produisent le lait. Bien qu'elle vérifie toujours, à un moment ou un autre, ses informations, elle se laisse facilement convaincre de tout et n'importe quoi. Très sensible, elle se laisse guider par ses émotions, toujours.

Physique
 
Juliette est plutôt fluette, pour son âge, pour ne pas dire rachitique, trop maigre, fragile. Elle mange bien et fait tout pour "bien grandir" mais sa croissance reste lente. Elle compense par une souplesse incroyable, une vivacité peu commune et, à son grand dam, deux pieds gauches. Son corps est très souvent recouvert de bleus, à cause de ses nombreuses chutes, ce qui ressort fortement sur son teint plutôt pâle. Sa peau pourrait être jolie si elle n'avait pas ce teint presque maladif, et ces minuscules tâches de rousseur parsemées sur son corps. De silhouette, on sent qu'elle commence à ressembler beaucoup à sa mère, ce qu'elle ne trouve absolument pas flagrant, pour sa part. Ses cheveux sont longs, très raides, et châtains assez clairs. Si on la coiffait pas, ils partiraient dans tous les sens, en bataille. Malgré tout, elle aime bien sortir avec divers chignons ou couettes, qui mettent en valeur sa bouille enfantine.

Parfois, elle avait peur de son propre père... Assise sur un petit muet avec son grand frère, elle le regardait agiter un rapport sous le nez de ses hommes en leur criant qu'ils n'étaient que des incapables, qu'ils avaient laissé fuir le suspect principal de cette affaire, et qu'ils avaient intérêt à le retrouver très vite, sous peine de quoi ils seront tous renvoyés. Elle n'aimait pas quand il criait, cela lui donnait un air... Plus... mauvais ? Même leur mère essayait toujours de le calmer quand il faisait ça. Mais pour le moment, leur mère attendait elle aussi, avec petite dernière, Lylou, dans les bras. Juliette porta un regard affectueux sur sa petite sœur de trois ans, qui suçait son pouce, les yeux fermés. Elle l'adorait, cette petite bouille, et se faisait un devoir de la protéger, en bonne grande sœur qu'elle était. Elle retint un soupir en regardant son père s'agiter. Il avait réussi à capturer un vampire au moment où il se nourrissait. D'après ce qu'elle avait compris, les vampires étaient moins en alerte lorsqu'ils étaient en train de boire le sang d'une personne, et c'était à ce moment qu'il fallait les capturer ou les détruire.

Mais le vampire s'était enfui... Elle venait d'arriver au commissariat avec sa famille - ils venaient chercher papa avant d'aller voir une pièce de théâtre - quand ils avaient entendu des cris, puis le vampire était apparu. Il était très grand, les yeux noirs, la peau pâle, et avait une telle classe que Juliette en avait été soufflé. Il avait rit et s'était incliné, dans un mouvement très souple, en les priant de s'excuser, qu'il avait à faire ailleurs, puis il avait disparu. Elle en était restée bouche bée, ébahie, se reprenant qu'à temps, lorsque son père s'était précipité pour eux pour les rassurer et leur dire de l'attendre. Depuis, elle ne cessait d'y repenser. Il avait une telle grâce dans ses mouvements, un rythme fluide la phrase, il... Elle en avait été touchée, bien qu'elle sache qu'il s'agisse d'un ennemi. Peu de personnes croyaient que cet homme était vraiment un vampire, mais Juliette, tout comme son père, en était convaincue.

Son père les traquait, sa mère en avait peur, son frère restait très évasif, et sa petite sœur était terrorisée par tout cela. Juliette, elle... Ce n'était ni de l'effroi, ni de l'envie, mais plutôt une sorte de fascination. Elle ne s'en ouvrait à personne, n'en parlait à personne, mais elle ne rêvait que de ces êtres, la nuit. Elle savait bien sûr qu'ils avaient été reniés par Dieu, mais cela ne la choquait plus. Elle était comme obnubilé par cette seule passion, par cette attirance malsaine qu'elle ressentait pour le monde sombre et dangereux des vampires. Lors des messes au temple, au lieu de prier, comme tout le monde, les yeux fermés et les mains jointes, elle rêvait de nouveau à ce monde envoûtant, inaccessible, et qui suffisait à la faire frémir. Oui, il s'agissait là de créatures du mal... Mais ils étaient tous si beaux, si puissants. Ils semblaient si libres ! C'était une fascination terriblement malsaine et morbide mais elle ne pouvait s'en empêcher. Elle écoutait chaque histoire sur eux avec avidité. Elle lisait tout ce qu'elle pouvait. Elle essayait d'apprendre, de comprendre, de pénétrer leur monde de ténèbres.

Le Pasteur lui avait expliqué que les vampires étaient du créatures du Mal, qui craignaient la lumière du jour et devaient se nourrir du sang. Ils n'étaient ni vivants ni morts, mais coincés dans une sorte d'entre-deux monde, et étaient damnés à jamais. Les détruire pour de bon était le seul moyen de libérer leur âme corrompue afin que Dieu puisse l'arracher au Mal et l'accueillir au ciel. Elle avait longuement réfléchi à tout cela, démêlant ce qu'elle ressentait vraiment. Ils étaient damnés, mais ils avaient des pouvoirs étranges, ils étaient rapides, immortels, bien plus beaux et charismatiques, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient ! Ils traversaient les siècles sans maladie ou douleur, ils voyaient l'évolution du monde et avaient le temps de percer toutes les énigmes de cette terre. Et c'était bien cela qui la fascinait. Ils étaient au-dessus des humains, ils avaient accédé à un autre état, en échange de leur âme.

Si son père savait ce qu'elle pensait, il la ferait exorciser sur-le-champ. Elle n'osait pas lui en parler, gardant son secret pour elle, et cherchant, cherchant inlassablement le moyen de rencontrer un véritable vampire et de pouvoir lui parler. Elle se souciait même plus d'être une "traître" à son espèce. Elle ne se sentait pas assez humaine. En grandissant, elle voulait devenir à son tour vampire. Elle avait envie d'entrer dans ce monde glacial mais si attirant, d'embrasser à son tour les ténèbres pour voir enfin ce qui s'y cachait. Elle fouinait où elle n'aurait pas dû, furetait partout, recherchait des informations, laissait traîner ses oreilles ici et là. Après tout, son âme lui appartenait, non ? Elle était parfaitement libre de l'enchaîner à son bon gré et de s'éloigner de Dieu pour être prise par les griffes du mal, et peu importe son âge. Son regard n'était plus tourné vers la lumière du jour depuis bien longtemps. Sa famille ne pourrait pas comprendre. Chaque jour, après l'école, elle furetait en ville, espérant, encore et encore, trouver un indice, un signe, quelque chose qui la mette sur la voie.