Contexte

La Valse de Minuit
Contexte

Novembre 1578, Londres. Le peuple anglais est dirigé par la Reine d'Angleterre qui le mène à la baguette depuis des années, élargissant toujours plus le fossé existant entre les classes sociales. La misère est présente, même à Londres où seuls les plus riches peuvent se permettre de vivre dans les beaux quartiers, à l'abri du danger et des agressions ou autre joyeuseté du même genre. Les pauvres, eux, sont bien plus vulnérables, bien plus fragiles, et bien moins riches. L'injustice croît un peu plus tous les jours et les morts s'accumulent.

Oui, les morts s'accumulent... Au départ, ce n'était que le cadavre d'un homme, sans domicile fixe, retrouvé sous un pont, égorgé et vidé de son sang. La police n'en avait guère fait grand cas. Ce n'était qu'une victime de plus, sans importance. Puis d'autres cadavres avaient été retrouvés, dans des rues sombres, morts de la même façon. L'inquiétude avait grandi. On parlait d'un tueur en série, qui s'était installé en ville, et qui égorgeait ses victimes avant de les vider de leur sang, par on ne savait quel plaisir sadique. Puis un soir de Juillet, un important notable de la ville, Julien McGragor, avait été tué à son tour, mais chez lui, dans une maison pourtant bien fermée et sécurisée. Branle-bas de combat ! Cette fois, une véritable enquête avait été ouverte, et le bon peuple était sur les dents. Les rumeurs se répandaient. On ne croyait plus à un seul assassin, mais à plusieurs meurtriers, peut-être même une famille entière, qui serait venue pour prendre le contrôle de la ville.

Les mois suivant contribuèrent à faire grossir et enfler les rumeurs, ainsi que la terreur. Le peuple pensait que Londres avait été maudite, et que le diable avait envoyé toute une cohorte de démons pour tourmenter les sujets de la Reine. On soufflait dans les rues que le Mal était venu prendre le pouvoir, dans ces lieux. On guettait des signes partout, la police était sur les dents. Le Pasteur Francis Hernay, proche du pouvoir et conseiller de la Reine, la convainquit alors que la situation pourrait s'apaiser quelque peu si le peuple cessait de croire au diable et aux démons et obtenait un esprit plus rationnel.

Le Comité de la ville fut chargé de distraire et rasséréner en organisant des pièces de théâtre, des concours, de petites foires... Des activités normales, habituelles, pour contrer la peur et l'incompréhension. On encourage même la populace à envoyer les enfants à l'école et à s'éduquer, toujours dans le but d'apaiser et de faire croire que tout va bien, qu'il n'y a rien à craindre, que tout est normal.

Mais la peur, voyez-vous, est comme un venin qui se répand et qu'on peut difficilement arrêter. Une fois qu'une rumeur est lancée, elle se propage, s'amplifie, jusqu'à devenir plus terrible encore que la réalité - parfois. Parmi celles-ci, on en entend surtout une qui dit qu'un homme cherche à imposer son pouvoir, mais on ignore qui il est et ce qu'il veut vraiment.

Entre ceux qui croient les rumeurs, entre ceux qui les colportent et entre ceux qui les taisent, qu'allez-vous faire ? Qui allez-vous croire ?